
Le général Aldo Ozuna, directeur de Dimabel, et le colonel Justo Araújo, directeur de l’administration de Dimabel. NL
Cherchant à dénaturer les graves accusations d’un prétendu transfert de souveraineté par la Direction des matériels de guerre des armées (Dimabel) au profit de la Compagnie brésilienne des cartouches du Mercosur (CBC), les autorités de l’unité militaire assurent que ce n’est que par arrangement préalable pour une formation technique. Or, l’institution militaire aurait même conditionné la réactivation de l’usine de munitions à accorder l’autorisation à la société CBC Mercosur et qu’elle rachète toute sa production.
Source : La Nation
Le 10 septembre 2020, le représentant légal de la Brazilian Cartridge Company (CBC) envoie une note au ministre de la Défense nationale, Bernardino Soto Estigarribia, dans laquelle il exprime l’intérêt de la firme étrangère à installer une unité de production dans notre pays pour la fabrication de projectiles, sous le régime de la maquila, pour une réexportation ultérieure vers le marché brésilien.
Dimabel n’avait qu’à donner l’autorisation, en tant qu’organisme de régulation pour l’installation de l’usine ; cependant, ils ont profité de l’intention de l’entreprise privée et ont fait pression sur elle pour qu’elle signe un accord préalable d’entente afin de faire bénéficier l’institution militaire hors-la-loi d’exigences qui frisent l’abandon de la souveraineté.
Dimabel a demandé à l’entreprise de réactiver son usine, de sous-traiter à des militaires à la retraite et, en plus, d’acheter toute sa production de munitions. Jusqu’à présent, l’entreprise a donné son accord dans sa tentative d’obtenir l’autorisation de Dimabel pour le montage de l’usine privée.

Selon les données, la société CBC Mercosur a initialement l’intention d’investir quelque 15 millions de dollars américains dans une usine de munitions dans notre pays et Dimabel doit autoriser son installation ; cependant, ils lui ont fait signer un « accord préalable » saisissant à l’entreprise privée pour qu’elle achète toute la production de l’institution militaire, en plus d’autres revendications.
Pour tenter de répondre à toutes les questions parues dans la presse après la publication des termes de l’accord célébré le 5 avril, le colonel Justo Araújo, directeur de l’administration et des finances de la Direction du matériel de guerre (Dimabel) des forces armées de la Nation, s’est rendu à l’émission journalistique « La boîte noire » et a affirmé que tout s’inscrit dans une désinformation concernant l’accord préalable d’entente pour la formation technique.
« Cet accord est né de l’enregistrement et de l’autorisation de la société CBC Mercosur SA auprès du ministère de l’Industrie et du Commerce pour opérer sous le régime de la maquila. Parallèlement à cette intention privée, il existe un précédent accord de coopération technique qui bénéficiera à Dimabel, dans tout ce qui se réfère aux dix clauses dont parle cet accord d’entente », a expliqué Araújo.
Il a catégoriquement démenti tout ce qui était dénoncé et assuré que « ce n’est pas un abandon de souveraineté, c’est tout le contraire, c’est adapter Dimabel aux temps nouveaux. Elle parie sur la technologie et positionne Dimabel sur les principaux marchés mondiaux de cartouches. A court terme, nous voulons être leaders dans la production de cartouches de guerre dans toute la région », a insisté le militaire.
Concernant les termes de l’accord conclu avec la société brésilienne, il a indiqué qu’il s’agit d’un accord d’intérêt général et que, au fur et à mesure que le cas se présente, les aspects les plus spécifiques seront vus. « Ça pourrait être la loi 1618 ou ça pourrait être la loi 51/02 de l’Alliance Public-Privé, mais aujourd’hui Dimabel n’a pas besoin de cette loi. Avec nos propres ressources, générant nos ressources, nous pouvons devenir des leaders dans la production de cartouches, nous n’avons pas besoin de capitaux privés. Nous avons besoin de générer des ressources, selon une directive générale, et la société brésilienne va nous accorder une contrepartie. Dans l’accord spécifique, tel qu’il se produit dans le cadre juridique correspondant, soit par une loi sur les PPP, soit par une autre figure », a-t-il souligné.

Le colonel Araújo a fait remarquer qu’à aucun moment il n’a été question de permettre à cette compagnie d’entrer à Dimabel. «Ce qui est dans l’accord est un accord préalable pour tirer parti des capacités et le personnel actif des forces armées ne sera pas utilisé comme le mentionnent les publications. Cette entreprise ne va pas s’installer dans nos installations, mais cherche plutôt un terrain près du fleuve Paraguay pour faciliter son transport, économiser ses frais d’accompagnement pour faciliter le chargement et pour que sa logistique soit beaucoup moins chère. Ils ne vont pas mettre les pieds dans les locaux de Dimabel », a assuré le directeur financier de l’institution.
À un autre moment, il a souligné que l’intention est d’accéder à un système de traçabilité, ce qui leur permet de réduire le trafic illicite de munitions. « Nous voulons combattre de front le crime organisé et nous avons besoin d’équipements et de ressources. Une équipe pour le système de traçabilité nous coûte environ 5 millions de dollars et avec des sources étatiques nous n’allons pas l’avoir », a-t-il soutenu.
Concernant l’outil juridique contesté auquel ils ont eu recours, ils se sont défendus en disant qu’ils agissent sur la base des dispositions de l’article 3 de la loi 4036, qui dit que Dimabel sera en charge de réglementer la fabrication des munitions.